13.11.2015Sierre : Daval devient le premier écoparc industriel du pays

Les travaux d’équipement terminés, la promotion de l’écoparc débute pour la Ville. Sierre fera office de pionnier en Suisse avec Genève. Mille emplois devraient être créés.

A première vue, difficile de croire que la zone de Daval sort de deux années de travaux. Des giratoires, quelques routes et bordures sont les seuls éléments visibles. Et pourtant, en souterrain, le secteur de 200'000 mètres carrés a été totalement équipé par la ville (eau, gaz, électricité, fibre optique, etc.) pour l’implantation future d’entreprises. 

7,3millions de francs ont ainsi été investis pour réaliser ce projet lancé il y a près de vingt ans. « On double ainsi la surface en zone industrielle de la commune », indique Pierre Kenzelmann, conseiller municipal chargé des travaux publics. « Un premier droit de superficie a été signé avec une entreprise qui s’installera ici bientôt », se réjouit François Genoud, président de Sierre au moment de couper le ruban d’inauguration jeudi matin. 

20 hectares pour 1000 emplois 
« Il n’y aura probablement pas d’autres zones industrielles de cette taille qui pourront être imaginées dans la plaine du Rhône dans les années à venir », indique encore le président. Vingt hectares, soit près de la moitié du plus grand parc industriel de Suisse, c’est dire si l’enjeu est important pour la commune, la région et le canton. Le site devrait permettre de créer 1000 emplois ces prochaines années. 

L’inauguration officielle d’hier marque la fin des travaux d’aménagement mais aussi le début véritable de la promotion du secteur. Exit la zone industrielle, place à l’écoparc industriel de Daval. Un mot qui « claque » pour désigner un positionnement stratégique novateur. Derrière ce terme se cache en effet la volonté de concilier activité économique, environnement et qualité de vie sur le site grâce à des collaborations entre collectivités publiques et entreprises. 

Une zone industrielle du XXIe siècle 
Avec ce concept, Sierre fera office de pionnier sur le plan suisse avec Genève. Après avoir mandaté une étude auprès de la société Cimark en début d’année, la commune a choisi de positionner sa zone en suivant le concept d’écoparc en septembre dernier. Si la décision est récente, le projet de Daval ne l’a pas attendue pour prendre une orientation développement durable. « Du point de vue technique, il sera facile de greffer l’écoparc sur le site », estime Thierry Spalla, responsable études et travaux pour le projet. « Un éclairage intelligent est prévu pour réduire au minimum la consommation. On a aussi opté pour un système séparatif des eaux. » 

Le trajet des diverses canalisations a aussi été relevé par GPS et géoréférencé pour éviter les dégâts lors d’éventuelles fouilles. Un centre regroupant divers services communs pour les entreprises comme un restaurant et des salles de conférence est actuellement à l’étude. Une zone industrielle du XXIe siècle, en somme, avec dix pour cent de zones vertes déjà prévues.

L’écoparc un argument marketing? 
« Le positionnement clair va faciliter le démarchage d’entreprises », indique Patrick Burgin, délégué économique de la Cité du Soleil chargé de promouvoir Daval et d’attirer les sociétés. Faut-il voir dans ce concept d’écoparc uniquement un argument marketing surfant sur le trend écologique? « Non, répond le chef de la promotion économique. Une charte environnementale pour l’écoparc est en cours d’élaboration. » Concrètement, l’entreprise souhaitant s’établir et les collectivités publiques devront s’engager pour le développement responsable et durable du site. « Cette zone n’est pas exclusive. On ne va pas empêcher certaines activités de se développer ici », nuance immédiatement Pierre Berthod, conseiller communal chargé de la promotion économique. « Nous souhaitons mettre en place une gestion écologiquement responsable et économiquement viable de cette zone industrielle. » Pour inciter les partenaires à jouer le jeu, le respect de plusieurs points de la charte pourrait se traduire par des rabais de location par exemple. Mais il faudra du temps pour que l’écoparc se réalise pleinement. « La facilité aurait été de mettre simplement la zone à disposition », conclut Pierre Berthod. La promotion économique et les autorités ont donc encore du pain sur la planche.

Le concept d'écoparc industriel en bref
L’écoparc industriel est un concept d’aménagement et de gouvernance pour zone industrielle récent. Il vise à concilier, sur les critères de développement durable, l’activité économique avec l’environnement et la qualité de vie sur le site. Mutualisation des services et synergie sont ici essentielles, pour permettre un développement économique responsable. 

Les écoparcs font leurs premiers pas depuis peu au Canada et en France. Dans l’Hexagone, celui de la plaine de l’Ain est souvent cité en modèle. Sur 900 hectares, dont 150 d’espaces verts, il réunit 3500 personnes dans 70 entreprises. Ils sont gérés de manière proactive par une association des entreprises présentes sur le site, en collaboration avec les collectivités publiques. 

Sierre veut de nouveau être visionnaire
La Cité du Soleil sait jouer les pionniers. Elle l’a déjà prouvé par la création du Technopôle. Un quart de siècle plus tard, elle veut endosser ce rôle une nouvelle fois, en lançant le premier écoparc du canton à Daval. Mieux, sur le plan suisse, Sierre ouvre aussi la voie en compagnie du canton de Genève, seul à s’être engagé jusqu’ici dans un processus similaire. Certes les prémices du projet ne datent pas d’hier, et la Ville se devait de proposer de nouvelles possibilités d’implantation, la zone industrielle de l’île Falcon étant saturée. Les autorités auraient cependant pu se contenter de réaliser les travaux d’équipement et mettre à disposition la zone sans vision. Cela aurait été bien dommage, tant les zones industrielles de vingt hectares vierges ne courent pas la vallée du Rhône. 

Au contraire, elles ont fait le choix d’un positionnement stratégique ambitieux et novateur mêlant écologie et économie. Le travail de la Ville ne prend donc pas fin avec l’inauguration de jeudi matin. Les différents acteurs vont devoir retrousser leurs manches pour construire un partenariat public-privé inédit autour d’une charte environnementale. S’il est relevé avec succès, ce défi est susceptible de booster l’attractivité économique de tout le Valais. Tant mieux, car Sierre devra pouvoir compter sur le canton et son réseau pour promouvoir le site, sinon le défi pourrait devenir trop grand. 

Car qui dit innovation dit risque. Malgré quelques atouts indéniables comme la proximité du Technopôle, d’Energypolis à Sion, ou encore sa situation en sortie d’autoroute. La conjoncture actuelle a de quoi inquiéter les décideurs sierrois. Mettre à disposition une zone de cette taille en ce moment avec la contrainte d’une charte environnementale est pour le moins ambitieux. Sierre préfère y voir une chance. Celle d’attirer des sociétés loin à la ronde, séduites par le concept et la plus-value en termes d’image notamment. Place aux actes. Ces 200'000 mètres carrés de vision, il s’agit maintenant de les couvrir d’entreprises.


Source : Le Nouvelliste du 13.11.2015

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