23.10.2020Valais: le projet de loi sur la mobilité douce suivi de près
Alors que la loi fédérale sur les voies cyclables est en préparation à Berne, des parlementaires valaisans exigent que le canton se dote de bases légales sur la mobilité douce quotidienne. La motion déposée en septembre 2019 par Céline Dessimoz (Verts), Marie-Paul Bender (AdG), Géraldine Arlettaz-Monnet (PLR) et Joachim Rausis (PDC) demande de définir clairement la notion de mobilité douce quotidienne, de fixer des objectifs, de clarifier les compétences du canton et communes ainsi que les modalités de financement des infrastructures.
«Actuellement, seule la mobilité douce de loisirs a trouvé sa base légale dans notre canton. Alors que 71% des Valaisans vivent à moins de 2 kilomètres d’une gare», rappelle le texte. La semaine dernière devant le Parlement, le chef du Département de la mobilité, Jacques Melly, a accepté la motion, annonçant que le Service de la mobilité est en train de réviser la loi sur les transports publics en ce sens.
La faîtière du vélo en Valais aux aguets
Une base légale et des objectifs clairs pour la mobilité douce quotidienne, l’association Vélo vs les réclame aussi. Des membres de cette faîtière du vélo en Valais ont d’ailleurs rencontré le Service de la mobilité qui leur a présenté l’état d’avancement de l’avant-projet de loi, qui sera mis en consultation au printemps prochain. Celui-ci comprend l’introduction d’un chapitre de quatre articles dédiés à la mobilité douce dans la loi sur les transports publics. «Le but est de donner au canton la tâche de créer un réseau de mobilité douce quotidienne continu, sécurisé, complémentaire au réseau routier», détaille Vincent Pellissier, chef du Service de la mobilité. Les études sont en cours autour de plusieurs agglomérations de plaine.
Mais pour Steve Morabito, président de Vélo VS, et Lucien Barras, vice-président, le projet ne va pas assez loin. Ce dernier réclame une loi entièrement dédiée à la mobilité douce et détaillée. «Pour le moment, il manque clairement une stratégie et des objectifs en amont. Est-ce que le but est que 10, 20 ou 30% des pendulaires deviennent des cyclistes? Aussi, est-ce que le concept de mobilité douce deviendra-t-il obligatoire pour les communes lors de réfection de route?»
A cette question, Vincent Pellissier répond qu’à ce stade il est surtout proposé d’inciter les communes plutôt que de les contraindre, respectant ainsi leur autonomie communale en termes d’aménagement du territoire. «Les communes seront soutenues dans le développement des infrastructures cyclables par des subventions.»
L’initiative populaire sous le coude
Les signataires de la motion, tout comme le comité de Vélo vs, suivront donc de près les propositions du Service de la mobilité. Et Steve Morabito d’ajouter que si le projet est insatisfaisant ou incomplet, la faîtière pourra alors lancer une initiative populaire en faveur de la mobilité douce. «Pour le moment, c’est trop tôt car le travail est en cours, mais c’est un outil que nous gardons en réserve.»
Vers une simplification de la loi pour les tracés VTT
Bien distinct du vélo en tant que moyen de transport, le vélo de loisirs dispose d’une loi propre en Valais. Il s’agit de la loi sur les itinéraires de mobilité de loisirs (LIML) en vigueur depuis 2012. Elle régit les procédures qui incombent aux communes pour homologuer des sentiers VTT. Une validation cantonale importante car sans elle le réseau ne peut être promu par les instances touristiques telles queValais/Wallis Promotion, Suisse Mobile et Suisse Tourisme.
Or, la longueur, la complexité et le coût de telles procédures peuvent être dissuasifs pour certaines communes selon Xavier Motter. Le parlementaire PLR a ainsi déposé une motion demandant une révision totale de la LIML afin de «faciliter la création de sentiers pédestres et cyclables dans nos montagnes». Cette dernière a été acceptée par le Conseil d’Etat.
Source : Le Nouvelliste, Sophie Dorsaz, 21.10.2020
Illustration : Louis Dasselborne