Comment l’été 2019 a-t-il été perçu par les acteurs du tourisme en Valais ? Très positivement, répond le baromètre concocté par l’Observatoire valaisan du tourisme dont l’estimation globale se chiffre à une moyenne de 6,9 sur 10. En termes d’écarts les plus significatifs, Loèche-les-Bains est la destination la moins satisfaite de son été avec une appréciation inférieure à 6 tandis que Zermatt s’illustre et s’attribue la jolie note de 8,1 sur 10.
Un franc fort impactant
Pour prendre la température du tourisme valaisan, le baromètre a interrogé différents secteurs (hôtellerie, remontées mécaniques, offices du tourisme) sur la façon dont ils évaluent la saison écoulée en leur demandant d’attribuer une note allant de 1 (très mauvais) à 10 (excellent). Si les résultats positifs s’expliquent par une météo globalement ensoleillée et un calendrier des manifestations favorable, le franc fort (ndlr : le taux euro/franc suisse a chuté à 1 fr. 10 au lieu de 1 fr. 15 pour la saison estivale 2018) décourage les touristes de la zone euro à se rendre en Valais.
Une tendance qui se remarque particulièrement dans le secteur hôtelier valaisan, pointe Patrick Bérod, directeur de l’association Hôtellerie Suisse Valais. «La clientèle internationale a considérablement changé dans le canton. Il y a moins
de touristes européens qui viennent passer leurs vacances à la montagne à cause du franc fort mais davantage de voyageurs américains et asiatiques.» Aujourd’hui, la différence entre les nuitées hôtelières européennes et mondiales (Asie et Etats-Unis principalement) a tendance à s’amenuiser. Elles se montaient à 166 000 pour les premières en 2018 et à 145 000 pour les secondes.
Saison hivernale, entre optimisme et incertitude
Les présages pour la saison hivernale 2019-2020 semblent, eux, plutôt positifs. Près de 43% des répondants se disent confiants, voire très confiants grâce à un taux de pré-réservation excellent. «En termes de fréquentation, nos indicateurs sont au vert», se réjouit Laurent Vaucher, directeur de Téléverbier.
Un optimisme partagé par Pascal Bourquin, directeur des remontées mécaniques de Grimentz-Zinal. «On constate déjà
une augmentation des nuitées par rapport à l’année dernière. Mais, comme toujours, c’est à la météo que revient le dernier
mot. S’il neige dès fin novembre, cela aura une influence considérable sur le taux de réservation. » En ce qui concerne les remontées mécaniques, il note un léger recul par rapport à 2018. «En revanche, les Suisses alémaniques sont davantage au rendez-vous.»
Pour Patrick Bérod, la bonne santé du secteur hôtelier est encore chancelante. Elle carbure à flux tendu et, pour cette raison, est difficilement prévisible. «Il y a quinze ou vingt ans, on pouvait dégager les tendances saisonnières et de modes
de consommation du tourisme valaisan. Aujourd’hui, l’hôtellerie subit la dure loi du last minute.»
Boom des voyageurs américains
Parmi les destinations suisses préférées des Américains, le Valais se hisse à la troisième place (12%), derrière Zurich
(20%) et Berne (19%). Selon les chiffres de Suisse tourisme, les visiteurs des Etats-Unis d’Amérique représentent 3% des flux touristiques suisses. Une clientèle jeune caractérisée par un fort pouvoir d’achat et un intérêt grandissant pour les sports de montagne et la randonnée. En termes de nuitées hôtelières, les Etats-Unis se positionnent comme le troisième marché étranger en Valais, derrière la France et l’Allemagne.
Source : Le Nouvelliste, Hélène Krähenbühl, 25.10.2019
Illustration : Observatoire valaisan du tourisme, Baromètre du tourisme valaisan - été 2019